Vous êtes une entreprise ou un particulier et vous souhaitez occuper temporairement le domaine public pour réaliser des travaux, organiser un événement ou installer un commerce ? Il est essentiel de connaître et comprendre les enjeux juridiques liés à cette occupation ainsi que les démarches nécessaires pour obtenir une autorisation. Dans cet article, nous abordons les différentes facettes de l’autorisation pour occuper le domaine public.
L’occupation du domaine public : définition et principes
L’occupation du domaine public correspond à l’utilisation privative d’une portion du domaine public par une personne physique ou morale. Cela peut être, par exemple, la pose de terrasses pour un restaurant, l’installation d’un échafaudage pour des travaux ou encore la mise en place d’un stand lors d’un marché. Cette occupation peut être à titre gratuit ou onéreux selon les cas.
Le domaine public est constitué de l’ensemble des biens appartenant à une collectivité publique (État, collectivités territoriales, établissements publics) qui sont affectés à l’usage direct du public (par exemple les routes, les places) ou à un service public (par exemple les gares). La notion de domaine public est encadrée par le Code général de la propriété des personnes publiques (CGPPP).
Pour être autorisée, l’occupation du domaine public doit respecter trois principes fondamentaux : la continuité du service public, l’égalité des usagers et la conservation du domaine.
Demande d’autorisation pour occuper le domaine public
Pour obtenir l’autorisation d’occuper le domaine public, il est nécessaire de déposer une demande auprès de l’autorité compétente, généralement la collectivité territoriale concernée. Cette demande doit être effectuée en amont du projet, afin de respecter les délais d’instruction et de prévoir les éventuelles contraintes liées à l’occupation du domaine public.
La demande doit comporter des informations précises sur le projet, notamment :
- l’identité du demandeur (nom, prénom, coordonnées) ;
- la nature et la durée de l’occupation envisagée ;
- la localisation précise de l’emplacement souhaité ;
- la description détaillée des installations prévues (dimensions, matériaux, etc.) ;
- les mesures prévues pour assurer la sécurité des usagers et la préservation du domaine public.
L’autorité compétente procède ensuite à l’instruction de la demande en vérifiant notamment que le projet respecte les principes fondamentaux évoqués précédemment. Elle peut solliciter des pièces complémentaires ou des informations supplémentaires si nécessaire.
L’autorisation d’occupation temporaire (AOT)
Si la demande est acceptée, une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) sera délivrée par l’autorité compétente. Il s’agit d’un acte administratif unilatéral qui fixe les conditions d’utilisation privative du domaine public et qui peut être assorti de redevances.
L’AOT précise notamment :
- la durée de l’autorisation ;
- les conditions d’utilisation de l’emplacement (horaires, activités autorisées, etc.) ;
- les obligations du titulaire en matière de sécurité, d’entretien et de remise en état du domaine public ;
- le montant éventuel des redevances à verser à la collectivité.
L’autorisation est accordée à titre précaire et révocable, ce qui signifie que l’autorité compétente peut y mettre fin à tout moment pour des motifs d’intérêt général. Le titulaire doit alors cesser son occupation et remettre le domaine public en état.
Les sanctions en cas d’occupation sans autorisation
Occuper le domaine public sans autorisation constitue une infraction pénale passible d’amende et/ou de peines complémentaires. Selon l’article L. 2131-3 du CGPPP, le fait d’occuper le domaine public sans titre constitue une contravention de grande voirie punie d’une amende de 1 500 euros maximum et/ou la confiscation des objets ayant servi ou étaient destinés à commettre l’infraction.
En outre, l’autorité compétente peut ordonner la remise en état du domaine public aux frais du contrevenant et engager sa responsabilité civile pour les éventuels dommages causés.
Conclusion
L’occupation du domaine public est soumise à des règles strictes et nécessite l’obtention d’une autorisation préalable. Il est donc essentiel de se renseigner auprès de l’autorité compétente et de respecter les démarches requises pour éviter toute sanction. En tant qu’avocat, je vous conseille vivement de vous entourer de professionnels du droit pour vous accompagner dans vos démarches et vous assurer que votre projet est conforme aux exigences légales.