Les pratiques commerciales restrictives de concurrence sont des comportements anticoncurrentiels qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur le marché, les consommateurs et les entreprises. Il est essentiel pour les acteurs économiques de connaître ces pratiques afin d’éviter de les mettre en œuvre et de subir leurs effets, mais également pour être en mesure de détecter celles qui pourraient être commises par d’autres acteurs. Cet article dresse un panorama complet des pratiques commerciales restrictives de concurrence et vous présente les moyens pour y faire face.
1. Comprendre les pratiques commerciales restrictives de concurrence
Les pratiques commerciales restrictives de concurrence sont des agissements contraires aux règles du jeu concurrentiel qui ont pour objet ou pour effet d’entraver, de fausser ou de restreindre la libre concurrence sur un marché donné. Ces pratiques concernent tant les relations entre concurrents que celles entre fournisseurs et clients. Elles sont prohibées par le droit national et européen, notamment par le Code de commerce, le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) ou encore la réglementation sectorielle.
2. Les principales catégories de pratiques restrictives
On distingue généralement deux grandes catégories de pratiques commerciales restrictives :
- Les ententes, qui sont des accords, concertations ou pratiques concertées entre entreprises concurrentes ayant pour objet ou pour effet de limiter la concurrence. Les ententes peuvent être horizontales (entre concurrents du même niveau) ou verticales (entre entreprises situées à des niveaux différents de la chaîne de production et de distribution).
- Les abus de position dominante, qui consistent en l’exploitation, par une entreprise détenant une position dominante sur un marché, d’une situation de pouvoir économique lui permettant d’éliminer toute concurrence effective, d’empêcher l’accès au marché à d’autres entreprises ou encore d’imposer des conditions commerciales déloyales.
3. Exemples de pratiques anticoncurrentielles
Voici quelques exemples illustrant les différentes formes que peuvent revêtir les pratiques commerciales restrictives :
- L’entente sur les prix : plusieurs entreprises concurrentes s’accordent pour fixer conjointement le prix de leurs produits ou services, ce qui a pour conséquence d’éliminer la concurrence sur le critère du prix et de nuire aux consommateurs.
- Les règles exclusives d’approvisionnement : un fournisseur impose à ses distributeurs de ne s’approvisionner qu’auprès de lui et non auprès de ses concurrents, ce qui peut entraver la concurrence entre fournisseurs et réduire le choix des consommateurs.
- L’abus d’éviction : une entreprise en position dominante adopte des comportements visant à exclure ses concurrents du marché, par exemple en pratiquant des prix de vente inférieurs aux coûts de production (prix prédateurs) ou en accordant des remises conditionnelles abusives.
4. Les sanctions encourues et les autorités compétentes
Les pratiques commerciales restrictives de concurrence sont passibles de sanctions civiles et pénales. Les entreprises impliquées peuvent notamment être condamnées à payer des amendes pouvant atteindre plusieurs millions d’euros, voire jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires mondial. Elles peuvent également faire l’objet de mesures correctrices (par exemple, la modification ou la cessation de certaines clauses contractuelles) et être tenues de réparer le préjudice subi par les victimes (indemnisation). En France, la principale autorité chargée de la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles est l’Autorité de la concurrence, qui peut être saisie par les entreprises ou les consommateurs.
5. Agir face aux pratiques commerciales restrictives
Afin de prévenir et combattre efficacement les pratiques commerciales restrictives, il convient :
- De mettre en place une politique de conformité au sein de l’entreprise, incluant des formations et des outils pour sensibiliser l’ensemble des collaborateurs aux risques liés aux pratiques anticoncurrentielles.
- De surveiller régulièrement le marché et les comportements des concurrents, fournisseurs et clients afin de détecter d’éventuelles pratiques suspectes.
- D’agir en justice en cas de constatation d’une pratique anticoncurrentielle portant préjudice à l’entreprise, en saisissant l’Autorité de la concurrence ou les juridictions compétentes.
En adoptant ces mesures, les entreprises pourront non seulement éviter les sanctions liées aux pratiques commerciales restrictives, mais également contribuer à renforcer la concurrence sur leur marché et protéger leurs intérêts économiques.